Etat des lieux en automne 2020

Le processus de rapprochement des deux confédérations lancé en 2019 a été très clair dès le départ. Le nouveau projet confédéral ne peut être pleinement réalisé que si les fédérations de territoires sont impliquées comme de véritables acteurs dans la réalisation de nos actions, en respectant leur propre projet. Aussi, très tôt, la décision a été prise de mettre en place des signaux forts avec une vice-présidence déléguée aux territoires et des attributions à un des directeurs pour soutenir ces associations, proches des groupes, et véritables relais pour l’action sur le terrain et la communication. L’idée de tisser du lien, parfois le recréer, mais surtout l’entretenir et le développer, entre les groupes eux-mêmes, et avec les différentes composantes de notre nouvelle confédération, reste en filigrane de tout ce que nous souhaitons développer.

UNE vision, des fusions

La vision est bien sûr constituée des différentes valeurs qui nous animent et qui figurent en préambule des nouveaux statuts. Le rapprochement des fédérations territoriales s’opère dans la continuité, avec une réelle volonté de continuer à partager ces valeurs communes. Pour autant, chaque fédération (12 au total) a une organisation propre, une histoire singulière, une dynamique variable et aussi, ça compte, des moyens différents. Alors, il faut échanger, se connaître, faire un état des lieux et accepter les réalités.
Aussi, dès le printemps, les rencontres ont commencé, de manière informelle parfois, puis de façon plus officielle, à un rythme différent suivant les départements. Au début de l’été, plusieurs structures ont accepté la mise en place d’un dispositif local d’accompagnement (DLA) avec Nadine Puyoo-Castaings, qui a déjà accompagné les confédérations.

DEUX exceptions : les fédérations hors Bretagne

Dans les débats, il a semblé évident que les deux fédérations hors Bretagne ne pouvaient pas fusionner. War ‘l Leur Divroet et Kendalc’h île-de-France seront nécessaires toutes les deux pour assurer un maillage sur le territoire français, et maintenir le lien entre les groupes hors Bretagne. La création de Kenleur est l’occasion de revoir les statuts, de se pencher sur le projet associatif, et très vite, dès la rentrée ces deux associations travaillent sur leur projet et tiennent leurs assemblées générales pour modifier leur nom et devenir Kenleur Divroet et Kenleur île-de-France. Une nouvelle dynamique se met en place : arrivée de nouveaux administrateurs, rencontres envisagées avec de nouveaux adhérents et surtout la naissance de projets et d’idées permettant le lien entre des groupes parfois très éloignés les uns des autres. Fabien Baudouin et Gwenaëlle François, les heureux présidents, sauront mener ces deux fédérations et assurer la représentation de la Bretagne fièrement sur l’ensemble du territoire.

TROIS fusions : les mariées de la rentrée

Dès l’été, le Morbihan a ouvert le bal avec la fusion de ses deux fédérations. Au cours des discussions entre les conseils d’administration, il apparaît évident pour chacun que la création d’une 3e structure est la solution qui va satisfaire tout le monde. Beaucoup de projets existent déjà des deux côtés, et plusieurs peuvent s’harmoniser… Pourquoi attendre plus longtemps ? La dynamique est très forte, et les deux présidents s’entendent pour accélérer le processus et créer Kenleur Mor Bihan. Il ne restera plus, lors de deux assemblées générales extraordinaires, qu’à dissoudre les deux anciennes fédérations. Ce sera chose faite, à l’unanimité, le 27 août. Anne-Cécile Tastard et Frédérick Jégat (en quarantaine pour cause de crise sanitaire renaissante), les nouveaux coprésidents, promettent dès lors de célébrer cet évènement au printemps.

Les Côtes-d’Armor ne sont pas en reste. Un nouveau schéma de rapprochement se profile entre deux fédérations qui se connaissent déjà grâce à des actions menées en commun. Dès l’été, les discussions commencent, et le projet de la future structure se dessine lors des entretiens du DLA. Le 15 octobre, à La Méaugon, les assemblées générales des deux anciennes fédérations valident la naissance de Kenleur Côtes-d’Armor. Là aussi, de nouveaux administrateurs viennent compléter une équipe motivée par la nouvelle aventure qui se profile. La pandémie en cours empêche le pot de l’amitié, mais cet évènement sera fêté, promettent en chœur Françoise Pouliquen et Matthieu Le Bras, les heureux coprésidents.

En Ille-et-Vilaine, la fusion des deux structures existantes présente un profil particulier. En effet, la fédération Kendalc’h Ille-et-Vilaine est en sommeil depuis bientôt 4 ans, et de fait, les projets sont suspendus. L’association est gérée par la confédération. Le rapprochement avec War ‘l Leur Ille-et-Vilaine doit permettre aux groupes de renouer entre eux, et pour le coup, de vraiment créer une dynamique en Haute-Bretagne, avec un réseau de groupes moteurs. En ce 10 novembre, le confinement nous permet d’assister à la naissance de Kenleur Ille-et-Vilaine par le biais de la visio-conférence. Nathalie Radin en est la présidente, ravie et motivée là aussi par l’arrivée de nouveaux membres pour siéger au conseil d’administration, et des applaudissements, quoique virtuels, très chaleureux.

QUATRE saisons : le temps de la réflexion

Durant le printemps et l’été, les projets et les discussions ont commencé. L’automne a permis certaines concrétisations. L’hiver sera la saison de la conclusion pour les fédérations de Loire-Atlantique et du Finistère. Là aussi, les rencontres se multiplient, avec des enjeux différents. Ces fédérations ont choisi de prendre plus de temps pour élaborer les contours de leurs projets respectifs pour des raisons différentes.
En Loire-Atlantique, le mariage est proche. Il ne reste « presque plus » qu’à baptiser le nom de la nouvelle entité. En Finistère, un DLA vient de commencer, doublé d’un accompagnement RH, la fédération War ‘l Leur Penn ar Bed étant elle-même employeur. Ne doutons pas des présidents de ces fédérations qui sauront concilier les impératifs associatifs et économiques de leurs projets respectifs pour nous proposer également de belles perspectives au sortir de l’hiver et, on l’espère, de la crise sanitaire qui complique la tenue des réunions.

Tout au long de cette année riche en rencontres et en échanges, force a été de constater l’importance des fédérations par leur présence sur le terrain, par leurs réseaux, leur implication politique et une constante volonté d’animer et dynamiser le territoire. Au niveau de la confédération, l’objectif est de les accompagner, les soutenir sur certains projets. Pour cela, une commission « synergie des fédérations » a été mise en place. Elle permet de réunir les présidents de ces structures pour discuter sur des thématiques, des questionnements et ouvrir un lieu d’échange de pratiques et d’expériences. Par ailleurs, une trame de stage commune a été mise en place : Dañs ha giz, des journées d’étude qui invitent les stagiaires à une immersion culturelle dans les terroirs de Bretagne.
On le voit, de belles choses se construisent, de nouvelles se profilent. Plus que jamais, avec la confédération, les fédérations ont un rôle majeur à jouer pour maintenir le lien, soutenir les groupes, communiquer et transmettre vers de nouveaux publics une matière qui nous habite et nous construit indéniablement.